Les rayons de soleil n'avaient plus la force de réchauffer mais
éclairaient le matin froid de l'automne, se reflétaient sur les fenêtres mi-closes, sur la surface de la rivière et du briquet en argent posé sur un paquet de cigarettes à côté de la tasse du café.
La femme qui avait joué avec ce briquet auparavant clignait les yeux avec satisfaction - elle adorait l'odeur du pain frais qui inondait les rues encore vides, elle adorait le café noir et la cigarette au petit matin, elle adorait le calme de la ville qui se réveillait. Elle observait les premiers passants et réfléchissait à leur profession et à la manière dont allait se passer leur journée. Elle même travaillait avec les gens et les matinées pareilles étaient pour elle une sorte d'étude.
Elle a siroté un peu de café, s'est allumé une autre Cartier et a sourit au propriétaire du café debout entre les tables, en essuie
à la main - il venait de terminer le tableau avec la carte du jour (hmmm... baguette avec du saumon, du fromage et des olives, ça donne envie), il essuyait les tables et les chaises et saluait les passants. Sans lui, cette rue ne serait plus la même. Elle a sourit de nouveau et s'est penché pour attraper le journal - c'était sa première journée libre depuis longtemps
et elle était décidée d'en profiter au maximum. Elle passera déjeuner au restaurant "Chez Paul", cela fait longtemps qu'elle n'y est pas allée, et après-midi, elle fera un peu de shopping... elle ne se souvenait même plus quand elle s'est
achetée quelque chose dont elle n'avait pas besoin pour son travail.
La clé a tourné dans la serrure.
Elle est entrée, a déposé les clés sur l'étagère dans le couloir. Elle a déposé son pull juste à côté et elle est partie, pieds nues, è la cuisine, préparer du thé. Elle préparait son thé dans une vieille bouilloire dont le sifflement rendait fou les locataires dans tout les trois étages en-dessous d'elle et les deux au-dessus.
De loin, elle a allumé la télé, qui lui servait habituellement de coulisse sonore, et, debout devant le frigo, elle réfléchissait, en se grattant une jambe avec l'autre, de quoi elle avait envie.
Elle a essuyé une pomme avec son t-shirt, s'est installé dans son fauteuil, a déposé son ordinateur portable sur ses genoux et entra le mot de passe. Un email l'attendait. L'expéditeur lui était inconnu - il ne s'agissait pas d'un "employeur" habituel et d'habitude elle ne recevait pas beaucoup d'emails. De la salive lui est tombé sur les genoux comme elle est
resté à fixer l'écran avec la pomme dans le dents.
Après longtemps, avec ses trente ans, elle avait peur.
Et Violette Noir n'avait pas l'habitude d'avoir peur.
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Sluneční svit už neměl sílu hřát, ale projasňoval chladné podzimní ráno, odrážel se od pootevřených oken, od hladiny řeky a od stříbrného zapalovače na krabičce cigaret vedle šálku kávy.
Žena, která si s ním nejdříve hrála, spokojeně mhouřila oči - milovala vůni čerstvého pečiva vinoucí se tichými ještě ulicemi, milovala černou kávu s cigaretou takhle poránu, milovala klid probouzejícího se města, první lidi cestou do práce, které mohla pozorovat a přemýšlet, jaké mají profese, jak stráví den a jaké je to, co dělají.
Ona sama pracovala s lidmi a taková rána pro ni byla v jistém smyslu studijní.
Usrkla kávu, zapálila si další Cartierku a usmála se na majitele kavárny stojícího mezi stolky s utěrkou - před chvílí dopsal tabuli s dnešní nabídkou (hmmm...bageta s lososem, sýrem a olivami zní lákavě), utíral stolky a židličky a srdečně se zdravil
s kolemjdoucími. Bez něj by tahle ulice nebyla touhle ulicí. Usmála se znova a natáhla se pro noviny - dnes měla první volný den po dlouhé době a byla rozhodnuta si ho vychutnat. Zajde na oběd do restaurace U Paula, tam už dlouho nebyla, a pak odpoledne nakupovat...už si ani nevybavila, kdy naposledy mohla nakupovat něco, co nepotřebovala do práce.
Cvakl klíč v zámku.
Vešla, položila klíče na skříňku v chodbě, vedle nich pohodila mikinu a bosky odešla do kuchyně postavit na čaj. Vařila si čaj ve staré konvici, která svým pískotem přiváděla k šílenství nájemníky ve všech třech patrech po dní a dvou nahoře.
Přes bar pustila v obýváku televizi, která jí běžně sloužila jenom jako kulisa,
postála v lednici a zatímco se škrabala nohou o nohu, vybírala, na co má chuť.
Otřela jablko o tričko, hupsnula do křesla, vzala na klín laptop a naťukala heslo. Čekal na ni mail. Odesilatele neznala - obvyklý "zaměstnavatel" to nebyl a mnoho lidí jí běžně nepsalo.
Na klín jí stekla slina jak zůstala hledět na obrazovku s jablkem v zubech. Ve svých třiceti letech měla poprvé po dlouhé době strach.
A to se Violette Noir neměla ve zvyku bát..
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